Encore, une nouvelle instance dont la création est imminente. Il s’agit de l’Instance tunisienne pour la gouvernance des établissements et des entreprises publics.
Son objet consiste — comme le précise le projet de loi y afférent adopté par le Conseil des ministres tenu le mercredi 11 décembre — à «assurer l’efficience des interventions de l’Etat en tant que contributeur à la gestion financière de ces entreprises et établissements». Pour être plus clair, l’Instance tunisienne pour la gouvernance des entreprises et établissements publics aura à contrôler la gestion de l’argent public que l’Etat fournira à ces mêmes entreprises dans le but de les faire sortir des crises permanentes dans lesquelles elles se débattent depuis des années, crises qui sont devenues encore plus graves et menaçant la pérennité ou la survie de ces institutions, notamment depuis la révolution.
Et les objectifs ou missions qui seront confiés à la prochaine instance au cas où sa création serait adoptée par le Parlement de s’appuyer sur le discours ambiant, celui de l’instauration des principes de la gouvernance, des critères de la transparence et de la redevabilité au sein de ces entreprises publiques qui exercent sous sa supervision.
Et autant les objectifs assignés à l’instance selon le projet de loi portant sur sa création sont porteurs d’ambitions réelles de faire en sorte que nos entreprises publiques reprennent le rôle leur incombant en matière de promotion économique et sociale, autant la crainte est réelle et sérieuse de voir ces objectifs entravés ou mis en échec par certaines parties opposées au changement.
Faut-il avoir le courage de reconnaître qu’à l’heure actuelle où l’on assiste à une véritable guerre de tranchées partisane, il est difficile qu’une oreille attentive soit accordée ou qu’un crédit même timide soit porté à un discours qui appelle à la promotion du dialogue social au sein de ces entreprises, au renforcement du processus associatif pour la gestion des ressources humaines ou au suivi de la gouvernance au sein de ces mêmes institutions.
Toutefois, il est toujours utile de penser les meilleures solutions possibles et d’imaginer les mécanismes à même de leur donner forme dans le but de faire face autant que possible à la détérioration continue du rendement et de la qualité des prestations servies par les entreprises publiques.